Histoire d’un navire Le «Paul Lecat»...de La Ciotat à Shangaï...

LE_PAUL_LECAT.jpgPaul Lecat, originaire du nord de la France arrive en 1853 à Marseille. Entré comme simple employé aux Messageries maritimes, il en devient en 1901, administrateur. En 1910, la société de navigation entend le remercier pour cette brillante carrière. La décision de construire un paquebot à son nom est prise. Seuls trois salariés auront le privilège, de leur vivant, de voir un navire porter leur nom.

Construit à La Ciotat, le navire sera inauguré le dimanche 19 mars 1911. Avec une longueur de 162 mètres, 1 200 cv et 1 400 passagers et équipage, il est le plus grand paquebot et le fleuron de la flotte des Messageries. 20 000 personnes assisteront à son lancement. Après d’ultimes essais au large d’Hyères, le «Paul Lecat» entame donc sa carrière qui se terminera tragiquement en 1929. Affecté à la ligne Marseille, Shanghai, Yokohama, il assure 6 rotations entre l’Asie et l’Europe, jusqu’à ce que survienne la guerre de 1914. Il sert alors de navire postal, puis de transport de troupes, vers les Dardanelles notamment, puis entre la France, la Grèce, la Tunisie et l’Algérie.

De 1919 à 1929, il assurera encore plus de vingt voyages entre Marseille et Shanghaï.
L’écrivain, Roland Dorgeles, le journaliste Albert Londres, le prince Murat furent ses hôtes. Henry de Monfreid citera le nom du navire dans son livre «La croisière du haschich» en 1933.
Enfin, le «Paul Lecat» rentre au panthéon de la littérature provençale. Marcel Pagnol, dans sa pièce Marius (1927), fait dire à César inquiet de l’absence de son fils Marius : «Hier au soir à cinq heures, quand le Paul Lecat est arrivé ; la terrasse s’est garnie d’un coup. Ils étaient peut-être cinquante à appeler le garçon. Et Marius ? Disparu».

Le 29 décembre 1929, le Paul Lecat est en cale sèche à Marseille. Vers 7 heures du matin, un feu est signalé aux niveaux des hublots de 1ère classe. Les services d’incendies luttèrent en vain et le paquebot brûla jusqu’au mardi soir. Il n’était plus qu’une carcasse de fer, fumante, béante et gisante sur le côté.