Les portes, gardiennes de la ville

Pendant longtemps, notre ville dut se protéger contre les attaques de pirates et de brigands, ce qui explique le développement progressif des murailles qui ont encerclé notre ville jusqu'au XIXe siècle.

plan%20portes3.jpgCinq portes permettaient autrefois de pénétrer dans la ville. Si l’on arrivait de Toulon, on franchissait la porte Saint-Martin qui s’appuyait sur le fort du même nom, bâti sur les rochers face aux gradins du bal public. Un peu plus loin, en haut de l’actuelle rue des Poilus, la porte Réale (ou royale) - la plus belle, avec ses deux tours - servait d’entrée principale. C’est là que les femmes empêchèrent le régiment royal d’entrer lors de l’épidémie de peste, en 1720. Suite à l’abolition de la royauté, elle fut rebaptisée «porte de Marseille» puis «porte de la Liberté». Ensuite, on découvrait la porte de Cassis qui fermait la place Esquiros et restait close les jours d’orage pour éviter l’inondation des rues et le charriage des détritus vers le port. Enfin, à la porte des Fainéants, située au bas du boulevard Guérin, se trouvait la Consigne, où les capitaines des navires désirant entrer dans le port venaient jurer qu’il n’y avait pas de malade à bord, alors qu’à la porte Saint-Antoine, faubourg de l’Escalet, s’élevaient les cales de construction des navires.
Au XIXe siècle, ces fortifications, devenues un frein au développement de la ville, furent démolies progressivement, non sans susciter des oppositions. Louis Benet, qui venait de créer la «société de navigation à vapeur», fit élargir la porte des Fainéants, par où sortaient ses machines, ainsi que la porte de Cassis, pour faciliter la circulation.
Commencée en 1835, la démolition des remparts se termina en 1876. La porte de Marseille céda en 1874, et les pierres de ses murailles servirent à construire le collège Jean-Jaurès.

Le premier bourg

Le bourg de La Ciotat, à son origine essentiellement quartier de pêcheurs, commença à se fortifier au XIVe siècle pour résister aux attaques des pirates. C’est ainsi qu’il se sépara de la cité mère de Ceyreste, en 1429, suite à un désaccord sur les tours de garde. Au départ trois tours montaient la garde, puis, rapidement, ce bourg féodal se renforça de murailles, les barri, qui relièrent sept tours, de la rue Foch à la rue de la Calade, et du côté de la Ribo, encerclant ainsi la première cité. L’enceinte n’était percée que de deux ouvertures : le portail d’amont, angle rue des Poilus et François Donzel, qui ouvrait sur la campagne, et le portail de la mer, au bas des escaliers de la rue Castel.

Des fortifications indispensables

La population augmentant en même temps que le trafic avec les ports du Levant, la vieille enceinte de 200 toises devint vite insuffisante.
porte.jpgLes gens se mirent à bâtir hors les murs et l’on disait de ceux qui restaient à l’intérieur des barri, qu’ils étaient du dintre. Il importait alors de protéger ces nouvelles habitations, car au danger des incursions barbaresques s’était ajoutée la menace des guerres civiles. Les lettres patentes d’Henri II, en 1547, permirent aux consuls de fortifier la nouvelle ville, et d’imposer un dizain sur les particuliers pour financer les travaux. De nouvelles murailles, de 727 mètres de longueur, près de 7 mètres de hauteur et d’1m 50 d’épaisseur, furent édifiées.
Surmontées d’un parapet garni de meurtrières et de tours de 9 à 10 mètres, percées de 5 ouvertures, elles ceinturèrent la cité, de l’Eden au boulevard Guérin en passant par le boulevard Jean-Jaurès.
Des forteresses munies de canons, tels que celui de Bérouard, complétèrent la défense.
Ainsi, bien protégée, notre ville fut surnommée «la nourrice de la Provence.»