Inutile de comparer avec Marseille, Arles ou Aix-en-Provence, des villes qui ont connu des destins hors-normes. Mais dans sa catégorie, La Ciotat brille de mille feux et peut se targuer d’un patrimoine aussi riche que diversifié. Des splendeurs de Grimaldi-Régusse à l’Eden, le plus ancien cinéma du monde, découvrez nos dix plus beaux trésors.

Patrimoine architectural du XVIIème siècle à La Ciotat

penitents.jpgAu début du XVIIème, l’événement  le plus caractéristique de la Provence est celui de l’expansion des confréries de pénitents.  Ces laïcs qui s’astreignaient à des exercices de piété et à l’exercice d’œuvres caritatives, se définissaient par la couleur de l’habit à cagoule ( blancs, bleus, ou noirs) qui recouvrait  aussi bien les plus humbles que les plus riches. La ville de la Ciotat va compter jusqu’à trois confréries de pénitents.

Dans le même temps,  notre port a une flotte supérieure à celle de Marseille. Des fortunes particulières se consolident . Les confréries de pénitents devenues très riches consacrent des sommes importantes à l’édification de leurs propres chapelles ; chacune de ces confréries  voulant avoir « la plus belle ».

garde.jpgC’est ainsi que furent construites: la chapelle des Pénitents Bleus et par la même confrérie celle de Notre Dame de la Garde, la chapelle des Pénitents Noirs, ou Notre Dame des Neiges,  et la chapelle des Pénitents Blancs aujourd’hui disparue.
La chapelle des Pénitents Bleus, comme celle des pénitents Noirs, et Notre Dame de le Garde appartiennent au style maniériste.


Le maniérisme (de l'italien maniera qui signifie style) est un mouvement artistique, né en Italie ( Rome et Florence) qui fait la transition entre la Renaissance et le mouvement baroque. Le maniérisme attache une importance marquée aux dispositions qui nous donnent aux œuvres des qualités exceptionnelles, l'harmonie et la mesure, l'imagination et la fantaisie. La chapelle des Pénitents bleus est un chef d’œuvre du maniérisme.
L’architecture de l’église paroissiale s’inspire davantage de règles plus classiques , par là même en conformité avec la spiritualité plus conventionnelle issue du concile de Trente.

regusse.jpgLe plus bel édifice non religieux de La Ciotat est, sans conteste, l’hôtel de Grimaldi Regusse.  Construit en 1630,  pour Charles de Grimaldi, conseiller au Parlement de Provence, Marquis de Régusse par la grâce du roi Louis XIV, cet hôtel particulier  peut être considéré comme le dernier témoignage de l’architecture maniériste dans les Bouches du Rhône.

Le fronton de la porte située rue Adolphe Abeille, orné de fruits et de fleurs mérite à lui seul une attention particulière. L’état de vétusté actuelle de ce magnifique édifice  ne permet pas de découvrir le grand escalier baroque et le grand salon aux plafonds finement décorés et   frappés du blason " portant des armes fuselées de gueules et d'argent (losanges rouges sur fond blanc) — qui est également celui de la famille des princes de Monaco.

 

La chapelle Sainte-Anne révèle ses trésors

04-restauration-chapelle-%28cathe%29.jpgLa chapelle Sainte-Anne recèle quelques trésors architecturaux insolites, récemment mis au jour grâce aux travaux de restauration entrepris depuis l’été dernier. Le chantier de réfection de cet édifice du XVIIe siècle, situé place Esquiros, a en effet permis la découverte d’une fresque quasiment effacée et d’une dalle gravée en marbre. Autre point remarquable : la chapelle possède non pas une, mais deux charpentes, en partie rénovées. La première, légère, soutient la voûte en plâtre et canisse, l’autre, plus massive, soutient la toiture, en cours de réfection. Au programme également, le chantier prévoit le ravalement des façades nord et sud en enduit, la restauration en pierre de la couronne du fronton, le confortement de l’accrochage des voûtes sur leur support en enduit, la réalisation d’une passerelle technique dans les combles pour l’entretien futur, la réfection des planchers à l’arrière-plan du choeur, la réalisation d’un accès latéral accessible aux personnes à mobilité réduite, et enfin la rénovation de l’éclairage. Les travaux, financés par la Ville, la Région et le Département à hauteur de 720 000 €, s’achèveront en juin prochain.


- Cliquez ici pour  télécharger le diaporama